Après l'effort, le réconfort (Libre)

Il n’y a pas à dire, depuis que les Halliwell n’étaient plus de ce monde, tout allait clairement pour le mieux pour moi. Enfin, façon de parler. Evidemment, le camp du mal était ravi du coup que nous avions faites au camp du bien, mais beaucoup nous regardaient avec avidité maintenant que nous dirigions les enfers. Et je vais être franche, je regardais moi-aussi mes deux « coéquipières » avec cette même envie. Je voulais être seule à la tête des enfers, et je m’en sentais capable. Seulement voilà, elles ne semblaient pas être du même avis et pour le moment, je n’avais nul autre choix que de les laisser régner avec moi.

J’étais celle qui avait récupéré les pouvoirs offensifs, et, dans un sens, cela m’arrangeait. Voir l’avenir ou guérir les autres, très peu pour ma petite personne qui ne voyais que son nombril ! Non mais vous imaginez ? Entendre se plaindre des démons qui veulent qu’on les soigne en un clin d’œil ! Bon, pour le don de prémonitions, c’était peut-être un peu plus sympa … Enfin, au moins, on pouvait prévoir les attaques contre notre personne. Encore fallait-il le maîtriser. Mais c’était surtout ce pouvoir qui me posait problème. Comment allais-je pouvoir trahir la personne si elle pouvait l’anticiper ?

Ce jour-là, j’avais longuement travaillé sur des dossiers en tout genre : trafic de drogue, d’armes et d’alcool. J’adorais jouer les avocats véreux parvenant à faire libérer des personnes pourtant pourries jusqu’à l’os. Mais j’étais assez bonne dans mon domaine. Ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais je savais trouver les bons mots pour enjôler juge et jury. C’est donc tard que je finis mon travail, et, voulant me détendre un peu, je me téléportais dans le golden gate park afin de trouver un petit innocent à me mettre sous la dent. Pantalon en cuir, top rouge bien décolleté et blouson, je faisais résonner mes talons de bottes sur les cailloux, une longue cigarette mentholée au bec. Homme ou femme ? Peu importe … La torture a le même goût.
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